ROXTON FALLS

Une village riche en histoire…

C'est à partir de 1792 que le gouvernement britannique du Canada divisa en cantons les terres réparties à l'est de la rivière Richelieu et au sud du fleuve Saint-Laurent. Des Indiens Abenakis qui vivaient le long de la côte Atlantique, après s'être fait déloger par les Américains se sont déplacés vers la frontière canadienne. On sait qu'ils étaient nomades et comme la forêt de la région de Roxton Falls était riche en faune et en flore, ils pouvaient se nourrir convenablement. Selon les dires, une halte indienne existait autrefois au pied des chutes de Roxton où les femmes abénakises venaient troquer leur poisson. Le territoire était recouvert de forêts et faisait partie des "terres de la couronne", peu accessibles à cause du manque de chemins.  La distribution des terres des cantons s'effectua dans le désordre et le favoritisme; les amis du pouvoir reçurent d'immenses concessions qui restèrent inexploitées. Dans le canton de Roxton, on enregistre les premières concessions le 8 janvier 1803 dans les six premiers rangs et le reste ne sera pas arpenté, ou subdivisé avant 1830. Devant l'échec général de la colonisation, la British American Land Company fut incorporée à Londres en 1834 et ouvrit un bureau d'affaires à Sherbrooke. Elle se porta acquéreur d'une grande partie des terres de la couronne qui restaient dans les Cantons de l'Est, dont plus de 26 000 acres dans le canton de Roxton. Pour développer ses terres, la Compagnie fonda un village au début des années 1840 et lui donna le nom de Metcalfe en l'honneur du gouverneur général. Un plan d'urbanisme prévoyait des lots de ville et des lots de faubourgs plus spacieux entourés par des petites fermes. En ville, on exigeait la plantation d'arbres et la construction de trottoirs. De plus, en 1844, on projetait d'y faire passer le chemin de fer, mais, pour des raisons encore inconnues, le tracé favorisa Acton. La même année, on ne comptait que 200 habitants dans tout le canton de Roxton, signe de la lenteur de la colonisation, alors que de nombreux Canadiens émigraient déjà aux État-Unis.

​

​

​

Colonisation de Roxton Falls

Roxton Falls fut colonisé par des Canadiens français venus des alentours, soit Milton, Saint-Pie, etc. Les censitaires qui cultivaient les terres des seigneuries avoisinantes (Richelieu, Iberville, Saint-Hyacinthe) n'avaient plus d'espace pour établir leurs fils; c'est la raison pour laquelle ils furent nombreux à s'établir à Roxton. Les débuts furent pénibles. Le principal obstacle rencontré fut l'absence de chemins. Pour démontrer les difficultés rencontrées par les voyageurs, citons ici un passage de la lettre que l'abbé Leblond, premier prêtre missionnaire à visiter Roxton, adressa à Mgr Bourget en 1848 : « Ce n'est qu'à cheval que j'ai pu traverser les trois dernières lieues et demi du trajet; et encore me fallait-il souvent invoquer mes grâces d'état de missionnaire pour ne pas perdre un petit peu de courage. C'est plutôt un animal bon nageur que bon trotteur qu'il faut pour un tel voyage; car l'on a assez souvent des bourbiers et des marécages de presqu'un arpent à traverser. » (Réf. : Livre du 125e)

Les premiers ponts apparurent dans la région vers 1855-1860. Avant, on traversait les rivières à gué, c'est-à-dire à un endroit pas trop creux pour ne pas perdre pied. Quand les eaux étaient trop fortes, on employait des bacs, sortes de bateaux plats guidés par un câble conducteur propulsé à bras. Quand les ponts, couverts pour la plupart, furent plus nombreux, il fut plus facile pour les habitants de voyager d'un endroit à l'autre.

Toponymie : Roxton Falls signifie, en français, «chutes de Roxton».

Source : www.roxtonfalls.ca